Lors d'un départ en OPEX, mieux vaut anticiper certaines démarches afin que le conjoint ne soit pas pris au dépourvu en cas d'accident.

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Je suis militaire : Comment protéger ma famille avant mon départ en OPEX ?

Militaire, vous êtes sur le point de partir en mission et vous souhaitez protéger votre famille au cas où il vous arrive quelque chose ? Nous vous conseillons quelques solutions de prévoyance indispensables. Aussi, nous partageons avec vous nos meilleurs conseils : vous renseigner sur les prestations mises en place par l’Etat pour les familles de militaires et certaines associations auxquelles vos proches pourraient prétendre en cas de drame. La clé de votre préparation réside cependant dans la communication au sein de votre couple et la préparation de ces démarches en duo.


Souscription à une assurance décès invalidité ou à un contrat de prévoyance militaire

Les militaires peuvent bénéficier d’assurance décès-invalidité ou de prévoyance spécifiques aux risques encourus dans leur métier et plus particulièrement en OPEX. Selon les options souscrites, ces contrats protègent votre famille grâce au versement d’un capital en cas de décès. Attention, lors du choix de votre organisme d’assurance ou de prévoyance de bien choisir un produit adapté à votre statut de militaire et non pour les civils. En effet, en souscrivant à un contrat grand public, vous risqueriez d’être sujet aux garanties d’exclusions pour les métiers à risques présents dans certains contrats.

Certains assureurs se sont spécialisés dans les solutions à destination des militaires. C’est le cas du Groupe Allianz a développé une branche dédiée à la communauté défense et d’AGPM, qui a été fondée pour porter assistance aux soldats. Ces deux entités sont partenaires de TEGO, une association qui apporte au personnel de Défense et Sécurité une protection sociale complémentaire adaptée à leur situation et à leurs besoins. Ces spécialistes des contrats de prévoyance militaire sauront vous renseigner selon votre profil.

A noter : la prévoyance est une forme d’assurance décès invalidité dont la couverture est souvent plus large, selon les options souscrites. 

Mettre à jour les clauses bénéficiaires des assurances 

Avant votre départ en mission OPEX, prenez le temps de vérifier les bénéficiaires que vous avez déclaré lors de vos souscriptions assurances prévoyance et/ou retraite. En effet, selon l’évolution de votre situation personnelle et familiale, vos choix initiaux pourraient ne plus être en adéquation avec votre situation actuelle, par exemple en cas de naissance d’un enfant, d’une séparation, d’un remariage etc. 

De plus, la désignation des bénéficiaires peut varier selon que vous ayez choisi une désignation nominative (par exemple : ma fille Laura) ou qualitative c’est-à-dire en fonction du lien de parenté (par exemple : mes enfants nés ou à naître ou mon conjoint). Dans le premier cas, l’application de la clause bénéficiaire se limitera à votre fille « Laura » tandis que dans la clause qualitative, votre deuxième enfant né plus tard sera également pris en considération. 

Important à noter : une clause bénéficiaire correctement renseignée reflète vos souhaits selon votre situation familiale actuelle. À ce titre, MER met à votre disposition un guide d’aide à la rédaction de la clause bénéficiaire pour vous accompagner dans cette étape importante lors e l’adhésion à un contrat RMC.

Rédiger un testament et organiser sa succession

Même si ce n’est pas vraiment une partie de plaisir, il est primordial de rédiger un testament afin de protéger ceux que vous aimez.

Ce testament peut être fait de manière libre. Cependant, il est plus prudent de l’effectuer avec le soutien d’un notaire, qui pourra exprimer correctement vos choix en prenant en compte toutes les particularités prévues par la loi. Aussi, le testament sera ainsi enregistré auprès de votre notaire et donc facilement accessible – pas de risque de perte du document.

Lors de la rédaction de votre testament, renseignez-vous sur les droits de successions spécifiques aux familles de militaires. Vous pouvez également inclure dans le document la personne à qui vous souhaitez confier la gestion des affaires familiales en cas de décès. 

En cas de rédaction d’un testament et si celui-ci fait référence à la clause bénéficiaire de votre contrat d’assurance prévoyance et/ou d’assurance vie, n’oubliez pas de le notifier à votre assureur si la clause bénéficiaire initiale de votre contrat d’assurance a été modifiée par voie testamentaire.

Vérifier les contrats de crédit immobilier

Lorsque vous avez recours à un prêt immobilier, vous devez souscrire à une assurance de prêt qui couvre partiellement ou totalement les mensualités restantes en cas du décès de l’un des deux co-emprunteurs. Lorsque vous êtes engagé auprès de l’armée, il est prudent d’anticiper les risques que vous pouvez encourir. Vérifiez alors que votre assurance de prêt couvrira votre partenaire en cas de décès dans l’exercice d’un métier à risque tel que le vôtre. Si ce n’est pas le cas, vous pourrez si vous le souhaitez souscrire à une assurance complémentaire adaptée à votre situation.


Un point clé dans la protection de votre conjoint : communiquer avec lui ! En effet, il sera beaucoup plus aisé pour lui de gérer une situation dramatique si vous avez fait équipe pour sa préparation. S’il n’est pas à vos côtés pour anticiper les démarches nécessaires, il est important qu’il soit informé de toutes les mesures que vous avez prises afin de protéger votre famille, sans quoi elles ne pourront pas être mises en œuvre.

Rassembler les documents importants

Tout d’abord, avant votre départ, veillez à rassembler les documents importants dans un dossier sécurisé et facilement accessible pour vous deux. L’objectif : permettre à votre conjoint d’être réactif en cas de blessure ou de décès, de question d’ordre administratif, juridique ou financier. Même dans le cas où aucun événement particulier ne se présenterait, il se sentira à l’aise pour gérer les démarches administratives au quotidien durant votre absence. 

Voici la liste des documents que nous vous conseillons de rassembler avant votre départ : 

  • Livret de famille ; 
  • Documents d’identité des membres de la famille ; 
  • Carte vitale, attestation de sécurité et numéro de sécurité sociale et de mutuelle de tous les membres de la famille ; 
  • Dossier médical familial dont les carnets de santé et de vaccination ;  
  • Contrats d’assurances (vie, prévoyance, obsèques, automobile, logement et biens personnels) et numéros en cas de sinistre ; 
  • Numéros des comptes bancaires (courants et épargne), cartes bancaires ; 
  • Liste des emprunts avec copie des contrats de crédit et d’assurance de prêt ; 
  • Liste des investissements et titres (actions) ;
  • Cartes d’électeurs des membres majeurs de la famille
  • Procurations (poste, banque, vote) ; 
  • Garanties des appareils divers ;  
  • Double des clés (voiture, maison), permis de conduire des membres de la famille et carte grise des véhicules ; 
  • Carte Famille militaire qui permet de bénéficier de réduction sur les voyages SNCF ;
  • Livret scolaire et diplômes universitaires de tous les membres de la famille; 
  • Liste des numéros de téléphone importants ; 
  • Déclaration des revenus de l’année précédente ; 
  • Etat des versements effectués au titre des impôts de l’année ; 
  • Contrat de bail et quittances de loyer ;
  • Factures électricité, gaz, téléphone, Internet ; 
  • Actes notariés.

Informer votre conjoint de tous les contrats d’assurance auxquels vous avez souscrit

Dans de nombreux contrats d’assurance et de prévoyance, le versement d’un capital ou d’une rente est déclenché après la réalisation de démarches administratives de la part d’un membre de la famille du défunt. Si rien n’est réclamé, le capital qui leur est dû sera conservé par l’organisme assureur pendant 10 ans à compter de la date de connaissance du décès. Passé ce délai, les fonds seront versés à la Caisse des dépôts et consignations avant d’être versés à l’État de manière définitive au bout de 30 ans.

Des dispositifs réglementaires ont été mis en place par la loi Eckert du 13 juin 2014, qui permet à quiconque d’être informé de l’existence d’un contrat d’assurance obsèques qu’aurait souscrit une personne décédée, et dont il en serait la personne désignée comme bénéficiaire. Pour le vérifier, il est possible de contacter l’Association pour la Gestion des Informations sur le Risque en Assurance (Agira), capable de recenser tous les contrats déjà souscrits auparavant.

A noter : il peut être intéressant de choisir une personne – que ce soit votre conjoint ou une autre personne de confiance de votre entourage – qui soit en charge de la gestion de vos affaires familiales en cas de décès. Vous pouvez informer cette personne de son rôle par simple échange et/ou le notifier dans votre testament. 

En cas d’accident, cette personne pourra alors gérer sereinement vos affaires et bénéficier – ou faire bénéficier vos proches – du capital prévu pour eux.

Cette anticipation des aspects contractuels et juridiques permettra à vos bénéficiaires d’accéder rapidement à leurs droits et leur évitera de se retrouver en situation de précarité. 

Informer son conjoint des aides auxquelles il pourrait prétendre en cas d’accident

Les militaires en France bénéficient de droits à reconnaissance, à réparation et d’aides financières adaptées à leur situation. Les familles de militaires bénéficient également de dispositifs adaptés car l’Etat reconnaît que la perte d’un membre de sa famille peut plonger le foyer en situation de précarité financière et/ou sociale. Les effets psychologiques liés à la perte d’un proche militaire sont également pris en charge par l’Etat – sous réserve de conditions. 

Il est important de vous renseigner en amont afin de transmettre ces informations à votre conjoint, qui devra gérer seul la maison en cas de décès. 

Voici une liste des dispositifs à disposition des conjoints survivants de militaires.
A noter : l’accès à ces dispositifs d’aide est soumis à condition et généralement sur demande. En cas de décès, votre conjoint devra se renseigner sur les dispositifs adéquats à sa situation. 

  • Aides financières de l’Etat ou du ministère des armées, comme la réversion de pension militaire ;
  • L’ONaCVG, qui permet à ses ressortissants de bénéficier d’une aide financière, sociale et/ou psychologique en cas de besoin et d’éligibilité ; 
  • Les aides financières et sur le plan social du Comité d’Entraide Défense. Ce réseau rassemble des associations liées à chaque corps d’Armée existent : Terre Fraternité – ADO pour l’Armée de Terre, L’Entraide Marine – ADOSM pour la Marine et la FOSA pour l’Armée de l’air et de l’espace, ainsi que l’association Solidarité Défense. Ces quatre associations viennent en aide aux militaires et à leurs familles dans le besoin afin de les aider à retrouver la voie d’une vie sereine.
  • Les assistances psychologiques : l’Etat et diverses associations prennent en charge le volet psychologique des militaires et de leurs familles. Dans le cas du décès d’un militaire en OPEX, sa famille peut souffrir de lourdes conséquences psychologiques. L’Etat reconnaît ces « blessures invisibles » et a mis en place différents dispositifs afin d’accompagner les personnes touchées par ce genre de traumatisme psychologique.
  • Les séjours gratuits IGESA : certaines familles dont un membre est décédé en service peuvent bénéficier de séjours pris en charge par l’Etat grâce à IGESA. Cette mesure est accessible sous conditions d’éligibilité.
  • Les orphelins de militaires sont régulièrement pris en charge par l’Etat. Ils bénéficient de droits à réparation. C’est ainsi qu’ils peuvent bénéficier du statut de Pupille de la Nation ou du droit à pension des orphelins. Ces mesures sont accessibles sous conditions. Elles peuvent notamment faciliter le financement des études des enfants de militaires décédés.
  • Lors du décès d’un militaire en mission et sous conditions, le conjoint peut bénéficier d’un accompagnement vers l’emploi afin de stabiliser la situation du foyer en prenant en compte l’absence du parent décédé en OPEX. 
  • La Retraite Mutualiste du Combattant : il s’agit d’un droit à reconnaissance pour services rendus créé par l’Etat, qui vous permet de vous constituer une rente viagère majorée par l’Etat et permettre à vos proches de bénéficier d’un capital en cas de décès transmissible dans un cadre fiscal avantageux. Les orphelins, conjoints survivants et ascendants de combattants « Morts pour la France » à titre militaire peuvent également bénéficier de ce droit à reconnaissance, alors parlez-en autour de vous.

Conclusion

Lorsqu’on choisit une carrière militaire et encore plus particulièrement lors d’un départ en OPEX, il est primordial de prendre certaines dispositions afin de protéger son conjoint et sa famille en cas de blessure ou de décès.
La protection de la famille passe évidemment par la souscription à différents contrats d’assurance et de prévoyance, cependant il s’agit d’un véritable travail d’équipe dans votre couple. En effet, votre conjoint doit être informé de toutes vos démarches, sans quoi il pourrait ne pas avoir accès à ce que vous aviez préparé pour son futur.

Les questions fréquentes

La Retraite Mutualiste du Combattant est accessible aux militaires et anciens militaires ayant participé à une ou plusieurs opérations militaires, à condition :  

  • de détenir la Carte du Combattant ou le Titre de Reconnaissance de la Nation
  • ou (sous réserve de présentation de la demande de titre auprès de l’ONaCVG)
    • d’avoir servi au moins 90 jours (en continu ou cumulé) en OPEX, ou zone de combat éligible au dispositif
    • de répondre à d’autres critères liés aux actions de feu, de combat, ou des blessures de guerre, déterminés lors de l’attribution des titres.
  Les enfants, parents et conjoints des combattants « Morts pour la France » à titre militaire sont également éligibles. En tant que victimes de guerre reconnues, elles peuvent accéder à ce dispositif exceptionnel de reconnaissance qu’est la Retraite Mutualiste du Combattant.   Plus d’informations sur le site de l’ONaCVG (Office National des anciens Combattants et Victimes de Guerre)

Il n’y a pas de frais de dossier à l’adhésion, seulement des frais liés aux contrat. Pour en savoir plus, RDV sur la page de la solution Retraite Mutualiste du Combattant. 

  1. Déduction fiscale : les montants versés sont déductibles du revenu imposable jusqu’à hauteur du plafond de rente majorée.
  2. Majorations de l’État : L’État ajoute une majoration aux versements effectués, augmentant ainsi la rente future.
  3. Exonération d’impôt : La rente est exonérée d’impôt et de prélèvements sociaux dans la limite du plafond de rente majorée.
  4. Revalorisation de la rente : Lors de la perception de la rente, celle-ci est revalorisée annuellement par l’État, pour compenser l’inflation.
  5. Transmission avantageuse : Les versements en régime viager réservé augmentent le capital transmissible aux bénéficiaires, qui ne rentre pas dans l’actif successoral.
  En conclusion, faire des versements sur votre RMC permet d’accroître votre rente, d’alléger votre fiscalité, et de maximiser la transmission du capital à vos proches.  

La Retraite Mutualiste du Combattant est constituée d’une rente de base et de la majoration de l’État de 12,5 à 60 % (déterminée en fonction du conflit, du titre détenu, de sa date d’obtention et de l’âge à l’adhésion). Le cumul des deux montants constitue la rente majorée.

Les demandes de Carte du Combattant ou de Titre de Reconnaissance de la Nation, se font auprès de l’ONaCVG. La demande peut être formulée en ligne ou par courrier, ou à l’antenne la plus proche de chez vous. Il est nécessaire de fournir vos documents militaires, la photocopie d’une pièce d’identité et une photographie d’identité récente.

Tant que la rente ne dépasse pas le plafond annuel en vigueur, elle n’est pas imposable.   Si la rente majorée dépasse le plafond annuel, seule la partie du dépassement devient imposable et soumise aux prélèvements sociaux. En effet, selon l’âge de perception de la première rente, un abattement de 50% à 70% est appliqué au dépassement, déterminant ainsi la part imposable (fiscalité des rentes viagère à titre onéreux).

Il existe 3 régimes de constitution de la rente  :  

  • Le régime réservé viager : Vous cotisez à la fois pour vous constituer une rente et transmettre un capital en cas de décès, au(x) bénéficiaire(s) désigné(s).
  • Le régime aliéné : Vous cotisez uniquement pour vous constituer une rente. Les versements génèrent une rente plus importante mais vous ne transmettez pas de capital à votre décès.
  • Le réservé temporaire : En cas de décès pendant la phase de constitution, le capital est transmis au(x) bénéficiaire(s) désignés. À partir du moment où vous percevez votre rente, le régime devient aliéné (aucun capital n’est transmis au bénéficiaire).
  Nos conseillers sont à votre disposition pour vous aider à choisir l’option la plus adaptée à vos besoins.

Tant que votre rente reste inférieure au plafond de rente majorée, vous bénéficierez toujours des mêmes avantages fiscaux et financiers :  

  • vos versements continuent d’augmenter votre rente (et votre capital décès, si vous avez choisi le régime réservé viager)
  • déduction des versements de votre revenu imposable
  • majoration de l’État
  • non imposition de la rente dans la limite du plafond fixé par l’État
  • exonération de prélèvements sociaux sur la rente
  Au-delà du plafond de rente majorée, vous pouvez continuer à verser mais vos versements ne seront plus déductibles de vos revenus imposables, et ne seront plus majorés par l’État.

Le rachat total du contrat Retraite Mutualiste du Combattant peut s’effectuer sous le régime réservé viager ou sous le régime réservé temporaire, et cela avant la date de perception de la rente. Si le rachat intervient dans les 10 ans suivant la date d’adhésion, 5% de pénalités sont associées. Le règlement de la valeur de rachat est effectué dans un délai maximum de deux mois suivant la réception par MER de la demande de rachat datée et signée accompagnée de l’ensemble des pièces justificatives.  

  • le formulaire de rachat complété, daté et signé par le membre participant
  • la copie recto/verso d’une pièce d’identité en cours de validité
  • l’accord du bénéficiaire en cas d’acceptation du bénéfice du contrat le cas échéant
  • le RIB au nom de l’adhérent
  MER se réserve le droit de réclamer toute pièce justificative supplémentaire nécessaire à la validation de la demande de rachat.